« Une meilleure connaissance de l’Histoire facilitera le travail interculturel des entreprises européennes »
La paix et l’histoire
Faire la paix est toujours compliqué. La maintenir encore plus. Surtout dans les temps de crises que nous traversons. Pour cela il faut se donner le temps de comprendre les autres, ceux d’outre-frontières, ou d’un peu plus loin. Se donner le temps parfois de nous comprendre nous même. D’analyser nos différences, nos craintes, nos peurs, nos passions, etc. Le mieux, peut-être, est de savoir d’où elles viennent. D’entrevoir ce qui a forgé nos visions du monde. De travailler nos incompréhensions. Leurs racines sont parfois profondes. Il faut donc creuser.
L’histoire est un bon outil pour cela. Elle explore les entrailles du temps, des sociétés, des cultures. Elle permet à chacun de relativiser : notre monde semble aller de plus en plus vite mais, avec un peu de recul, on se rend compte que les sociétés évoluent souvent plus lentement que l’on imagine ; que les idées sont des serpents de mer qui ne cessent de plonger ou d’émerger des flots du temps qui passe.
Fernand Braudel a donné au moins trois temps à l’histoire :
– le temps politique : très agité ;
– le temps social : traditionnellement beaucoup plus tranquille dans ses changements ;
– et le temps géologique : très lent mais profondément structurant.
« Homère est nouveau, ce matin, et rien n’est peut-être aussi vieux que le journal d’aujourd’hui » écrivait Charles Peguy en son temps… qui est toujours un peu le nôtre : il écrivait en temps guerre, comme nous. Mais il démontre aussi la formidable lenteur du temps des idées.
Fernand Braudel eut probablement aimé vivre notre temps où les temps se confrontent de façon un peu singulière par rapport au passé : le temps politique aujourd’hui débat des grands bouleversements géologiques et climatiques : le développement des sociétés accélère le temps géologique et celui des écosystèmes. Les réseaux sociaux accélèrent les transformations sociales, le temps des sociétés et celui du politique.